J’ai longtemps évité de me mettre en avant. Je me trouvais toujours des excuses : qu’as-tu à partager ? Les autres sont plus intéressants, plus doués… Et c’est seulement il y a peu que j’ai senti à quel point tous ces freins venaient de mon égo, de ma sensation d’être séparée des autres, de la vie. J’ai eu besoin d’un (long) temps de présence, de médiation, de pause pour arriver à me détacher de ce masque. Je réalise à quel point ce perfectionnisme m’a bloquée sur plusieurs plans, et en même temps, comment il m’a poussée à vouloir m’améliorer, en savoir plus, faire mieux.
À nouveau, rien n’est bon ou mauvais. C’est, c’est tout. Et sur mon chemin, je sens aujourd’hui quand ce masque me bloque ou quand il me pousse. Je sens aussi quand il n’est plus présent.
C’est un aspect de la « perfection » qui m’impacte, c’est ma manière de me percevoir, de m’évaluer. Car au final, tout est parfait !
C’est une anecdote qui m’a ouvert les yeux sur ce plan. Lors d’une session à l’École de la Présence Thérapeutique, Thierry Janssen nous relate un évènement de la vie de tous les jours où il a perdu son sang-froid, il s’est mis en rage et son comportement était loin du zen qu’on lui connait habituellement. C’est arrivé. Il n’y avait aucun jugement de sa part envers lui-même quand il nous l’a raconté. Cela a eu un effet incroyable sur moi !
La première chose qui m’a touchée, c’est que
nous pouvons faire des choses magnifiques
ET
rester simplement humains et plein de paradoxes.
La deuxième, plus subtile, c’est
l’amour de Soi,
dans son entièreté,
avec ses paradoxes,
sur notre chemin.
Cela m’a permis de changer mon regard sur moi-même, sur mes parfaites-imperfections.
Et puis, comme qui dirait : « Celui qui fait ce qu’il peut, fait ce qu’il doit ! » J
Voici quelques lectures sympas :
« Écouter le silence à l’intérieur » de Thierry Janssen
« Après l’extase, la lessive » de Jack Kornfield
« Le chemin de la grande perfection » de Patrul Rinpoche
« Obsédée de la perfection » de Marion Woodman